Alors que le gouvernement français tablait sur 100 000 dossiers par an, la prime à la casse semble dépasser toutes les prévisions. L’agence publique chargée du versement de la prime accumule les retards de paiement depuis le mois de mai. Près de 70 000 demandes seraient en attente de règlement. Pourquoi une telle situation ? Décryptage.
Une prévision de 250 000 demandes pour 2018
D’après le journal le Parisien, on comptait près de 170 000 demandes mi-septembre 2018, soit 170% de l’objectif annuel alors que l’année n’est pas terminée ! Le résultat est que les comptes de l’Agence de Services et de Paiement, qui est chargée de verser le montant de la prime de conversion, ne peuvent plus suivre le rythme effréné des demandes.
D’après un porte-parole du ministère de l’écologie, on devrait atteindre 250 000 demandes de prime à la casse pour 2018. En gardant les mêmes conditions d’application en 2019, l’objectif gouvernemental initial sera atteint en deux ans. Un sacré succès.
Du côté du gouvernement, on annonce que le versement n’est pas bloqué et que des primes ont encore été versées au mois de juillet.
« Tous les dossiers qui ont été validés seront évidemment payés », Entourage du premier ministre Edouard Philippe.
On a appris par ailleurs que 85,58 millions d’euros ont été débloqués pour honorer le paiement des primes à la casse en retard.
Quelles conditions pour 2019 ?
Le succès de la prime à la casse 2018 est en partie imputable du fait que cette dernière a été étendue en 2018 à l’achat de véhicules d’occasion qui représentent 60% des dossiers. En 2019, la prime à la casse devrait être conservée avec un budget en hausse de 47%. Néanmoins, on murmure que les conditions d’application devraient cibler des véhicules plus écologiques.
Le gouvernement devra néanmoins garder à l’esprit que cette prime est aussi un amortisseur pour les ménages modestes (70% des dossiers concernent des ménages non-imposables) qui devront absorber une hausse importante du diesel et de l’essence.
Les grands perdant pour la prime à la conversion sur l’essence et le diesel 2019 restent les foyers imposables dont l’aide est supprimée sur certains véhicules thermiques.